Ceci est la retranscription d’un entretien de Xavier Gélin, réalisateur, producteur et scénariste, et Pascal Légitimus, acteur, réalisateur et producteur, paru dans le numéro 33 de l’agenda culturel La Clef et réalisé le 25 septembre 1997 par Alexandre Efrati et Delphine Luchetta à l’Hôtel du Rhône à Genève :

 

Pascal Légitimus (Photographie : Caroline Junod)

Pascal Légitimus (Photographie : Caroline Junod)

Xavier Gélin (Photographie : Caroline Junod)

Xavier Gélin (Photographie : Caroline Junod)

 

A propos du film « L’homme idéal »

 

Un idéal social

Pascal Légitimus – L’homme idéal n’existe pas forcément. C’était juste un postulat de départ, amené par un prétexte : une femme qui n’arrive pas à se décider, elle a trois amants. Que trouve-t-elle chez ces trois hommes ? Après, c’est le principe de montrer leur parcours affectif et social au travers d’une histoire. Les univers de ces trois personnages sont très différents. Ils forment le microcosme d’une certaine société.

Xavier Gélin – Le titre, c’est une appellation non contrôlée. Tout le monde cherche son idéal. L’important, c’est la quête : ce chemin que font, ou les femmes, ou les hommes, pour se trouver. Ce qui m’intéressait beaucoup, c’était de montrer la faiblesse des hommes, leur ridicule. Il n’y a pas plus ridicule qu’un homme amoureux. Je revendique le droit d’être ridicule. Il ne faut pas pour autant donner une notion péjorative à cela. J’ai fait en sorte que les personnages soient réalistes.

Pascal Légitimus et Xavier Gélin(Ils s’animent et reprennent en choeur) Les personnages sont authentiques. Ce ne sont pas des caricatures. Ah, non, non, non,ce ne sont pas des caricatures !!!

 

Une comédie à la française

Pascal Légitimus – J’ai encore lu des critiques aujourd’hui : ils n’ont pas aimé le film. D’accord, mail il n’y a même pas un honneur à admettre le travail qui a été fait. En France, j’ai l’impression qu’on a du mal à dire ça d’une comédie.

Xavier Gélin – Il y a toujours un à-priori de départ vis-à-vis des comédies.

Pascal Légitimus – Ce n’est pas aux journalistes de définir un renouveau du comique. C’est à nous de le créer. On a vraiment l’impression que, quand c’est triste ou dramatique, c’est extraordinaire, quand c’est drôle, c’est juste sympa. Dieu merci, les spectateurs semblent trouver du plaisir.

Xavier Gélin – Je suis très heureux de réussir à faire rire. Pourquoi n’aurait-on pas le droit d’amuser le public et de faire un film uniquement dans ce but-là. Le rire est noble. Le divertissement semble être chasse gardée des Américains…

 

Face aux critiques

Pascal Légitimus – En tant qu’acteur, ça me fait mal de voir que les critiques, en général, ne reconnaissent pas les performances des comiques. Il y a quelque chose d’agressif dans tout ça.

Xavier Gélin – Contrairement à Pascal, je ne lis jamais vraiment ça. Pour moi, ce sont des opinions personnelles. Les rédacteurs de presse devraient mentionner « billets d’humeur ». Ils ont eu mal au foie, alors ils n’ont pas apprécié telle ou telle production. Ce n’est pas très objectif tout ça. Qu’il parlent un peu du scénario, de la mise en scène. Je me rappelle d’une scène dans « Jules et Jim ». Il y a un plan magnifique qui se passe dans un champ. L’image était découpée par de la brume. Un journaliste en avait fait dix pages. Le réalisateur a répondu qu’il n’avait pas eu le choix au moment du tournage. Voyez l’objectivité ! Ah, la presse et les médias… A part ça, je crois que vais en faire un, de film d’art et d’essai. Juste pour essayer, je ne suis pas contre.¶

 

Liens :

Festival Tous Ecrans
France 2 Cinéma
Hugo Productions